top of page
Photo du rédacteurTaina CALISSI

Sardaigne intense !

Dernière mise à jour : 21 janv. 2019


PARTIE 1 -

La Sardaigne. Voilà une île qui a ravi mon coeur. Peut-être dû à mes origines italiennes, par mon père. Peut-être parce qu'elle est une île, comme Tahiti. Peut-être simplement parce que la Sardaigne EST la Sardaigne. Ah ! la Sardaigne... Après ma découverte de Florence en 2013, je savais bien qu'à son tour la Sardaigne - plus sauvage, plus rurale, située entre mer et montagne - confirmerait la promesse d'une expérience inoubliable et authentique.


J'aurais pu faire le choix de longer les plus de 1800 kilomètres de côte de la deuxième plus grande île méditerranéenne et vous inonder de classiques clichés "carte postale", c'est vrai. Ses plages sont nombreuses, variées et si paradisiaques ! Mais laissez-moi plutôt vous parler d'une Sardaigne riche de ses civilisations croisées depuis le paléolithique et de ses mystérieux vestiges du Nuragique (âge de Bronze) ; déambuler entre les murales de la commune d'Orgosolo la Révoltée où l'Art est dans la rue ; simplement respirer le grand air d'une région italienne profondément ancrée, qui a du goût, qui "sent le vrai". Je vous la raconte en deux parties.

>>> PARTIE 1

Sur les routes Sardes.

Arrivés par ferry à Porto Torres depuis l'Espagne, nous avons embarqué la voiture pour être plus autonomes, parce qu'ici le service de transports en commun peut varier et rendre toute planification incertaine si l'on veut explorer chaque recoin de la Sardaigne. Bien entendu, la location sur place est toujours possible dans les villes desservies par 3 aéroports internationaux : Olbia, Alghero et Cagliari.

Que ceux qui aiment la moto n'hésitent pas ! Les routes ( bien que très sinueuses par endroit) et le climat, plutôt doux même en automne, se prêtent magnifiquement bien à la pratique du deux-roues. Ce faisant, vous embrassez toute la beauté sauvage des paysages sardes. Ne craignez pas ce sentiment de solitude qui vous saisit si vous vous arrêtez au coeur de l'île : il n'y a que vous, et la Nature. C'est à dire le Luxe Absolu !

S'il fallait n'en choisir qu'une, c'est la route SS 125 qu'il faut parcourir du Nord vers le Sud pour profiter de la palette des décors sardes. Hélas, des éboulements durant notre séjour nous ont empêchés de la pratiquer entièrement. Une excellente raison d'y retourner ;-) !

Massifs, plaines, grottes, maquis, criques et plages ébauchaient notre route, enrichissaient notre périple. D'Alghero vers Orosei, nous pouvions faire des haltes pour une cueillette improvisée de figues de Barbarie. On trouve son cactus originaire du Mexique partout en Sardaigne. Quelle plaisir de profiter gracieusement de la fraicheur de ce fruit santé à la couleur vitaminée, piquant à l'extérieur, charnu à l'intérieur !

Festival de saveurs pour amateurs de bonne chère.

Voyager, c'est aussi élargir sa culture gastronomique. Ce n'est pas un secret : la cuisine est un élément constitutif fort de l'identité italienne et, bien que la Pasta (les pâtes) demeure l'aliment star des assiettes de nos amis européens, ce sont désormais les produits de la mer qui séduisent aujourd'hui en Sardaigne ; un autre point commun avec nos îles polynésiennes !

C'est donc à Alghero - première étape de notre séjour - dans un restaurant discret du front de mer, hors les remparts très fréquentés de la vieille ville (à faire absolument) , que nous avons gouté notre premier plat de poisson à chair blanche. Comme fortement recommandé par notre sympathique et enjoué serveur, nous avons dégusté, cuite au four, une orata (daurade) pêchée du jour. Introduite au préalable sur son lit de glace, elle nous est revenue juste cuite, cernée de dés de pommes de terre et de tomates cerise à l'huile d'olive. Simplement délicieux ! Bien sûr, la prestation de notre hôte au moment de lever les filets du poisson sous nos yeux amusés et ravis, a rajouté au plaisir des papilles. Et tant pis pour le homard qui nous faisait de l'oeil, non loin, dans l'aquarium.

Plus ancienne, la cuisine de l'intérieur des terres sardes est on ne peut plus vivace : viande, charcuterie et fromage - de chèvre notamment - sont proposés à toutes les cartes. En Sardaigne, pratiquer le slowfood est aisé tant la consommation des produits du terroir est partie intégrante des habitudes alimentaires de l'île. C'est dans cet esprit que nous avons opté pour l'agriturismo et séjourné sur la côté ouest sarde, face la mer Tyrrhénienne . Un vrai bol d'air !

L'Agriturismo : un modèle économique qui a du goût.

L'Agriturismo est un concept touristique italien de plus en plus prisé, qui se transposerait bien en Polynésie. L'Agriturismo permet au voyageur de vivre au coeur de l'activité quotidienne d'une ferme et de profiter, en demi-pension ou en pension complète, des produits et de la cuisine de l'établissement d'accueil. Autrement dit, entendre les vaches meugler, les poules caqueter ou sentir l'herbe tout juste ruminée fait partie de l'ambiance. N'est-il pas noble, équitable et cohérent, en effet, de mettre le tourisme (première ressource économique à Tahiti) au service de la production vivrière ? Le visiteur s'en trouve culturellement enrichi, l'agriculteur diversifie ses revenus en valorisant son métier... C'est donc en montagne, dans une des chambres avec terrasse du gîte Codula Fuili qui surplombe les plages blanches du golf d'Orosei et la Cala Gonone que nous avons ensuite posé nos valises.

Ici, les repas sont servis avec générosité, un autre point commun avec nos îles. Je vous laisse imaginer l'activité de mon appareil digestif après le repas du soir qui comptait 3 entrées (dont deux de pâtes), 2 plats principaux de viandes et 2 desserts, arrosés d'un cannonau de Jerzu (vin rouge Sarde) puis d'un spiritueux maison lorsque, pour entamer le festin, j'avais déjà dégusté une farandole de charcuteries ! Bien entendu, il n'était pas question pour moi de rater un seul plat!

Que dire du petit-déjeuner... Même si ma préférence est acquise au brunch dominical tahitien ( Firi firi, poisson cru ou juste frit, pu'a rôti...) et à la tradition hollandaise ( jambons, fromages à pâte dure et pains variés...), j'ai apprécié la douceur des brioches, le croquant des biscuits assortis et la saveur des confitures maison ; le tout accompagné d'un grand café corsé.

Se relaxer : vue sur mer... en montagne

Le matin on est réveillé, d'abord par le bêlement des chèvres et de leurs clochettes alors qu'elles s'apprêtent à quitter leur enclos pour aller brouter et gambader dans les pâturages voisins. Puis par les rayons du soleil qui percent les volets. Moi, je les laissais volontairement entrouverts... C'était bon de me glisser discrètement hors du chalet dès l'aube, les pieds nus et les épaules aussi, pour aller profiter de la brise matinale et de la palette rouge-orange dont se teintait le paysage. En contrebas, la mer semblait lointaine et pourtant si présente ...

Le golfe d'Orosei est réputé pour ses plages préservées. Là, on peut louer un bateau et faire une halte à presque chacune de ses criques. Accessible par la mer mais aussi à l'issue de magnifiques randonnées pédestres de 2 heures en moyenne, l'anse de Cala Luna est fortement recommandée. On peut aussi se faire déposer pour un pique-nique et, pour les plus sportifs, bivouaquer à l'occasion d'un parcours itinérant de quelques jours en kayak. Nous, nous nous sommes contentés d'une balade et d'un déjeuner en terrasse. Ne rien faire, apprécier les choses simples...

Les trésors naturels de Capo Caccia

Si nous n'avons pas réalisé d'escapade nautique à Orosei, nous avons en revanche profité d'une portion des fonds sous-marins sardes de la côte ouest. C'est au centre de plongée Capo Galera, qui bénéficie d'une situation exceptionnelle niché dans la crique de Capo Caccia près d'Alghero, que nous avons fait 3 plongées dont la première en nocturne, et durant laquelle, nous avons rencontré un hippocampe, une première pour moi... Le lendemain, nous enchainions deux sorties : celle du Tunnel le matin et la seconde le long des falaises de Capo Caccia. Les plus aguerris réalisèrent une plongée "hybride" : une première partie en palmant dans la grotte (la Grotte des fantômes si je me souviens bien), à l'issue de laquelle une découverte pédestre, déséquipé, attendait la palanquée, dans une "salle" obscure émergée, à l'intérieur de la falaise. Surprenant !

La Sardaigne est un joyau pour les plongeurs et offre un panel de sorties très variées. Il semble que plonger au Nord de l'île et du côté d'Olbia réserve de magnifiques surprises... Cependant ma préférence va toujours, pour l'instant - convivialité comprise et sans chauvinisme aucun - à Tahiti et ses îles. (Je veux parler des équipes sympathiques de Fluid' à Punaauia ou encore de Y'aka plongée à Rangiroa. ) .

Alghero la Catalane, une première escale idéale

Alghero, est une petite ville pleine de charme, idéale pour commencer des vacances en douceur. Avec ses excellents restaurants de poisson ou de viande perchés sur les remparts face à la mer ou en plein coeur de son centre historique médiéval, ses nombreux bars et bistrots pour un apéro mémorable au coucher du soleil, cette ville aux origines catalanes bénéficie en outre d'un emplacement permettant de rayonner vers d'autres villes et nombreux sites d'intérêt ou encore de profiter d'activités sportives et culturelles variées.

Ainsi, en prenant la route direction Nord-Ouest, nous nous sommes rendus sur le site naturel de l'impressionnante Grotta di Nettuno (la Grotte de Neptune). Nous avions bien le choix d'embarquer sur un bateau au départ d'Alghero mais nous avons privilégié l'option qui consiste à longer le massif de Capo Caccia par un escalier de plus de 650 marches pour rejoindre cette merveille géologique. La visite guidée souterraine, soumise aux conditions météo, est réalisée sur une portion de moins d'un kilomètre (contre 4 estimés où seuls des spéléologues aguerris peuvent s'aventurer) et nous permet d'admirer les différentes salles et les lacs naturels qui façonnent la Grotte de Neptune. C'est fascinant d'imaginer que des hommes primitifs ont vécu entre ces murs de stalagmites et de stalactites de plusieurs millions d'années. >>> LIRE LA SUITE, PARTIE 2.

49 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page